Les valeurs identifiées du CHU de Nancy guident le projet managérial

Publié le 17/01/2025 par Jérôme Robillard
Article Hospimedia 

Les chantiers en cours ne sont pas qu’immobiliers pour le CHU de Nancy. Un nouveau projet managérial se dessine autour de trois axes forts, notamment les quatre valeurs identifiées par les équipes et un référentiel harmonisé.

La circulaire Claris, ce n’est pas un problème chez nous“, souligne auprès d’Hospimedia Arnaud Vanneste, le directeur général du CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il s’inscrit dans les pas de son prédécesseur Bernard Dupont, habitué à travailler en symbiose avec la commission médicale d’établissement (lire notre interview). “Nous travaillons en parfaite confiance, nous allons tous dans le même sens et nous réfléchissons à aller plus loin“, poursuit Arnaud Vanneste.

Des valeurs communes

Le nouveau projet managérial du CHU se dessine avec trois “briques” principales. La première concerne le déploiement d’initiatives autour des valeurs identifiées après un travail collectif des équipes :

  • bienveillance ;
  • respect ;
  • engagement ;
  • faire équipe.

Chaque trimestre, une valeur sera travaillée dans chaque équipe pour la faire vivre et que ce ne soit pas une valeur marketing“, enchaîne le directeur. Pour le début d’année, c’est “faire équipe” qui est choisie. Réfléchir sur les comportements à proscrire est ainsi une des pistes de réflexion travaillée pendant ces quelques mois. “Par exemple, en réunion quelqu’un pourra donner un carton jaune à une autre personne pour lui demander de reprendre des propos plus calmement ou respectueusement“, explique Arnaud Vanneste. Avec ce rythme, les quatre valeurs seront toutes étudiées dans les équipes d’ici la fin de l’année. La bienveillance porte notamment sur l’écoute des autres, le respect concerne en partie la recherche de compromis tandis que l’engagement porte l’ambition d’aller au bout des missions et de faire face aux difficultés.

Les managers formés par la simulation

Le second pilier du projet est le partage d’un même référentiel pour l’ensemble de l’encadrement. Le CHU va s’inspirer de l’expérience du CH Métropole-Savoie sur la simulation pour former les managers (lire notre article). “Je n’ai jamais vu un modèle aussi efficace”, précise le directeur qui ambitionne de généraliser ce principe à tout l’établissement en s’appuyant sur l’hôpital virtuel de Lorraine, situé à proximité du site principal du CHU à Brabois. La méthode Disc d’évaluation psychologique sera déployée pour faciliter le management au quotidien en s’adaptant au profil de chaque agent. En complément, un laboratoire d’innovation sera en place pour développer de nouveaux projets dans des équipes. “Des services peuvent être épuisés à cause de décès compliqués de patients, à cause d’échecs thérapeutiques. Pour dépasser ce traumatisme, le laboratoire permettra de remettre les gens en énergie autour d’initiatives“, prédit Arnaud Vanneste.

Le CHU comme holding territoriale

Enfin, la dernière brique se caractérise par la transformation du CHU en hôpital magnétique, selon le référentiel québécois. “Nous avons déjà beaucoup de caractéristiques mais nous avons encore du chemin à réaliser“. Un directeur des soins, référence en Europe sur l’hôpital magnétique, a d’ailleurs été recruté dans le CHU lorrain. L’objectif est d’obtenir le label en 2028, à échéance du projet managérial. Ce dernier s’articule avec les autres projets d’établissement, social ou médico-soignant du CHU et du groupement hospitalier de territoire (GHT). Au sein du GHT, une partie des autres hôpitaux sont en direction commune ce qui permet de déployer une politique de pôles territoriaux. “Comme CHU, nous ne tenons que parce que nous avons des pôles stabilisateurs dans les territoires. La politique du CHU est de consolider et renforcer ces pôles“, résume Arnaud Vanneste. Par exemple, le CHU soutient le retour de la chirurgie de la main dans les murs de l’hôpital de Toul (Meurthe-et-Moselle).

Le projet d’établissement permet aussi de réfléchir à long terme sur les évolutions de la médecine et de la patientèle mais aussi des aspirations des collaborateurs. D’autant plus qu’un projet immobilier d’envergure prend forme sur le site du Brabois pour concentrer les activités du CHU. Les déménagements des activités se feront principalement sur la période 2031-2032 et les organisations seront testées et évaluées dans le temps, même si les murs du projet sont figés. En 2025, l’Institut de recherche et d’innovation du CHU sera ouvert avec un nouveau bâtiment afin de regrouper les équipes de recherche et faire naître de nouveaux projets.

La responsabilité populationnelle à l’échelle du GHT
Le CHU de Nancy est le premier établissement de ce type à s’être lancé dans la démarche de mise en œuvre de la responsabilité populationnelle. “Nous sommes un acteur parmi d’autres” dans le collectif, rappelle Arnaud Vanneste, le directeur général du CHU lorrain. Un travail en commun qui impose au CHU, qui dispose de plus de moyens humains, à se mettre dans le tempo de ses partenaires, de la ville et du médico-social notamment. “Nous venons de passer une année de travaux. Cela a été très enrichissant et a donné la satisfaction de bien faire son travail“, poursuit le directeur. Les parcours et les strates de patients seront désormais définis et partagés pour le diabète de type 2. L’élargissement à l’insuffisance cardiaque, la deuxième pathologie intégrée dans l’expérimentation des territoires pionniers, sera lancé en cours d’année.

En parallèle, la responsabilité populationnelle se déploie dans les autres hôpitaux du groupement hospitalier de territoire (GHT) : “Les mesures permises par notre entrepôt de données du GHT seront très intéressantes pour la recherche”. Sur le long terme, les données collectées par les différents acteurs engagés en France pourraient permettre de définir des modèles prédictifs du parcours des patients d’ici une dizaine d’années. À Nancy, l’engagement du CHU permet d’évaluer le modèle à l’échelle d’une métropole. L’établissement va également, sur les deux prochaines années, tester un outil numérique de gestion dans le cadre de la responsabilité populationnelle.

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