Le CH d’Angoulême mise sur l’accompagnement des paramédicaux vers le métier de cadre

Publié le 10/09/2024 par Clémence Nayrac
Article Hospimedia 

 

Attirer les potentiels et les accompagner pour une meilleure acculturation au métier. Telle est l’ambition du CH d’Angoulême qui a mis en place une démarche pour les paramédicaux qui souhaitent évoluer. Il les épaule dans leurs premiers pas de cadre.

Le dispositif a pour ambition d’attirer et accompagner les professionnels paramédicaux vers la fonction de cadre de santé. Face à des difficultés de recrutement et au “désintérêt” parfois observé pour cette évolution, notamment depuis la pandémie de Covid-19, le CH d’Angoulême (Charente) a mis en place, depuis un peu plus d’un an, un accompagnement en trois temps, en son sein et dans l’ensemble des établissements en direction commune.

Les difficultés de recrutement peuvent se situer à plusieurs niveaux. Le recrutement à l’extérieur est parfois complexe quand des postes sont vacants“, explique à Hospimedia la coordonnatrice générale des soins du CH, Nathalie Chadeffaud. Depuis plusieurs années, l’établissement met donc l’accent sur la promotion professionnelle.Nous avons aussi remarqué qu’il arrivait que, malgré l’accompagnement lors d’une prise de poste en faisant fonction, le professionnel ne souhaite finalement pas devenir cadre de santé“, poursuit la directrice des soins. En outre, comme le souligne Dominique Delas, cadre supérieure de santé en charge de ce projet et de la mission transversale ressources humaines, les paramédicaux méconnaissent encore parfois le métier de cadre et ses réalités. “Nous nous sommes donc posé la question de comment mieux les accompagner vers cette évolution“, résume Nathalie Chadeffaud.

Des cadres apprenants

L’aventure” du futur cadre démarre avec l’étape “CHA’prenante” (CHA pour CH d’Angoulême). L’ensemble des cadres supérieurs du CH a tout d’abord réfléchi à un outil et aux “softs skills” nécessaires pour remplir la mission de cadre, “c’est-à-dire les compétences comportementales innées incontournables“. “Il s’agit de détecter le potentiel des professionnels. S’ils passent ce premier stade, ils ont la possibilité d’intégrer le parcours de faisant fonction, nous préférons d’ailleurs dire cadre apprenant“, poursuit Dominique Delas.

L’affectation en tant que cadre apprenant constitue la deuxième étape, appelée “CHA’virez“, un mouvement “pour aller vers le succès“, expliquent les représentantes du CH. Ces apprenants réalisent plusieurs entretiens, notamment avec la direction des ressources humaines, pour discuter de leur projet professionnel. “Il semble souvent aux professionnels paramédicaux que le métier de cadre se fait au feeling mais pas du tout ! Il y a des attentes fortes en matière de management et de gestion“, souligne aussi Dominique Delas. Formations, mentorat, ateliers pratiques, ainsi qu’un suivi régulier doivent permettre la progression et l’adaptation continue aux exigences de la nouvelle mission. Tout cela est matérialisé par un livret d’accompagnement et par le choix d’un tuteur cadre de santé. “Le livret est jalonné d’objectifs à atteindre. Ceux-ci sont personnalisés en fonction du projet professionnel et des objectifs de l’unité d’accueil. Les compétences attendues ne sont pas les mêmes selon que l’apprenant s’oriente vers un exercice en laboratoire ou en soins de suite par exemple“, détaille la cadre supérieure de santé. Le tuteur quant à lui est un cadre qui exerce dans un autre service. “Nous avons opté pour un tuteur extérieur, ce qui permet de partager et d’échanger plus facilement”, ajoute également Dominique Delas. L’objectif est plus largement de bien préparer le professionnel à ses responsabilités, de renforcer la qualité des soins et d’optimiser la gestion des équipes au sein des établissements de la direction commune.

Un dispositif évolutif

Au bout d’un an à dix-huit mois, le cadre apprenant a la possibilité d’intégrer l’école des cadres et de préparer le concours. “Ce dispositif s’est construit au fur et à mesure. Nous nous améliorons sans cesse en nous appuyant notamment sur les rapports d’étonnement. L’ensemble de ce dispositif est évolutif“, précise Nathalie Chadeffaud. Pour le moment, les trente-huit postes de cadre de la structure ne comptent aucune vacance. Le CH d’Angoulême accompagne ainsi sept cadres apprenants — infirmiers, manipulateurs en électroradiologie, infirmiers de bloc opératoire ou anesthésistes diplômés d’État — dont deux sont actuellement en formation en institut. Ils pourront bénéficier prochainement de la mise en place d’une démarche d’analyse des pratiques. “Cela se fera en groupe et nous évoquerons les difficultés qui ont pu être rencontrées dans le cadre de l’exercice, nous les décortiquerons“, poursuit la directrice des soins. Il s’agit là de la dernière brique du processus, “CHA’continue“, qui s’accompagnera aussi dès juillet d’un parcours d’immersion au sein des différents services : ressources humaines mais aussi qualité et finances. “Il est important aussi d’accompagner ces cadres dans leur prise d’affectation et de poursuivre la dynamique pour leur permettre une bonne acculturation“, complète Dominique Delas. Ces professionnels pourront ainsi mieux comprendre tous les enjeux de leur nouvelle fonction.

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