Remplacement, assistanat, collaboration : quel statut kiné libéral choisir après le diplôme ?

Jeune diplômé·e après 4 ans d’études en kinésithérapie, le moment tant attendu est arrivé :
commencer à pratiquer. Pour 85,1% des Masseurs-Kinésithérapeutes Diplômé·e·s d’État (MKDE) inscrit·e·s au tableau de l’ordre, le choix s’est porté vers l’exercice en libéral. Ce chiffre est également confirmé auprès des jeunes diplômé·e·s à 85%. Il faut alors connaître le statut kiné libéral auxquels un jeune kiné peut prétendre : assistant·e, collaborateur·rice ou remplaçant·e. Petit rappel sur ces trois statuts, leurs atouts et inconvénients lorsque l’on débute en tant que kiné.

 

Le statut kiné libéral remplaçant·e

Un·e kinésithérapeute libéral·e remplaçant·e prend en charge la patientèle d’un·e homologue kiné lors de son absence. Semaine de vacances, congé maladie d’un mois, demi-journée de dernière minute : il ou elle peut se voir proposer des périodes plus ou moins longues.

  • Avantages : 

La flexibilité est le plus grand avantage pour le·la remplaçant·e. Il ou elle est maître de son planning et peut choisir les périodes et les lieux où travailler.

Alterner les différents cabinets, lieux et patientèles lui permet également de bénéficier d’une grande variété d’expériences et d’acquérir de nouvelles compétences. C’est une très bonne manière de débuter dans la profession et d’améliorer sa pratique.

Pas besoin de s’engager, le·la remplaçant·e ne signe pas de contrat à long terme. Cette situation est idéale pour les jeunes diplômé·e·s ou les kinésithérapeutes qui ne savent pas encore où exercer.

De passage dans le cabinet, le·la remplaçant·e n’est pas concerné.e par les démarches administratives ainsi que les frais de gestion du cabinet. Cela est un grand atout pour les kinés ne souhaitant pas investir dans des locaux.

  • Inconvénients :

Le salaire d’un·e kiné libéral·e remplaçant·e dépend de ses opportunités, et celles-ci peuvent être irrégulières. Une certaine instabilité financière est donc à prendre en compte.

La rémunération touchée est définie par un pourcentage de rétrocession. Celui-ci est reversé par le·la kiné titulaire sur les honoraires des actes pratiqués par le·la remplaçant·e (en général de l’ordre de 70%).

Changer constamment de cabinet empêche par ailleurs le·la kiné de créer du lien à long terme avec les patient·e·s et suivre leurs progrès. Cela peut être difficile pour les kinés recherchant avant tout le contact.

Enfin, le·la remplaçant·e a également interdiction de récupérer les patient·e·s après son remplacement, comme convenu dans la clause de non-concurrence et de non-réinstallation du contrat. Cela signifie l’interdiction de développer sa propre patientèle ou se réinstaller dans la même zone géographique pendant une période donnée.

  • Idéal pour

Ce statut est idéal pour les jeunes praticien·ne·s et kinés qui souhaitent explorer différents environnements de travail. Être remplaçant·e permet de garder une grande flexibilité et ne pas s’engager sur le long terme, une situation confortable pour les professionnel·le·s désireux·reuses de ne pas s’installer. Sans oublier l’avantage considérable de ne pas prendre en charge les démarches administratives et les frais de fonctionnement du cabinet.

 

Le statut kiné libéral assistant·e

Le·la kinésithérapeute assistant·e exerce dans un cabinet privé, sous la supervision du kinésithérapeute titulaire.

  • Avantage :

Lorsqu’il ou elle débute dans le cabinet, l’assistant·e bénéficie de la base de patient·e·s construite par ses collègues praticien·e·s. C’est un très grand avantage pour les jeunes kinés n’ayant pas encore établi de patientèle.

L’assistanat est idéal pour pratiquer librement aux côtés de kinés expérimenté·e·s, qui sauront apporter des conseils précieux si nécessaire. Pour répondre à une question pratique, ou pour apprendre les ficelles du métier, s’entourer de professionnel·e·s compétent·e·s est un grand atout.

Sans lien de subordination direct, l’assistant·e est libre de choisir les actes à réaliser et les techniques à mettre en œuvre. Il ou elle exerce en son propre nom et utilisez des feuilles de soins nominatives.

La charge administrative est assez légère puisque ce sont les titulaires du cabinet qui s’occupent en très grande partie de ces démarches.

  • Inconvénients :

L’assistant·e est tenu de se conformer aux directives du ou des kinés titulaires. Cela peut être problématique lorsque les visions de chacun ne concordent pas.

La rémunération est calculée sur les honoraires des actes pratiqués, et l’assistant·e verse une redevance aux titulaires couvrant les frais de gestion du cabinet (en général entre 30% et 40%). Son salaire peut donc être désavantagé si la redevance établie dans le contrat est élevée.

L’assistant·e est contraint de suivre la patientèle du kiné remplacé. Le Contrat d’Assistant Libéral (CAL) inclut très souvent également une clause de non-concurrence et de non-réinstallation.

De plus, le statut d’assistant·e ne confère pas de pouvoir de décision quant à la gestion du cabinet. L’assistant·e doit par contre participer aux frais de fonctionnement.

Le Contrat d’Assistant Libéral n’est pas encadré juridiquement, le contrat est défini librement entre le·la titulaire et l’assistant·e. Ce manque de dispositions législatives peut porter préjudice à l’assistant·e si les clauses du contrat ne lui sont pas favorables. Attention par ailleurs à bien respecter les règles de déontologie de la profession.

  • Idéal pour

Ce statut est idéal pour les jeunes diplômé·e·s et kinés souhaitant pratiquer et se former sous la supervision d’un mentor expérimenté·e. L’assistanat permet de se familiariser avec la pratique sans gérer les responsabilités ni investir beaucoup d’argent dans la gestion d’un cabinet.

 

Le statut kiné libéral collaborateur·rice

Le·la kiné collaborateur·rice travaille en partenariat avec un·e autre kinésithérapeute, ou au sein d’un cabinet privé. Le statut de collaboration est souvent confondu avec l’assistanat : il présente en effet des similitudes, mais propose un avantage concernant les dispositions législatives.

  • Avantages :

En tant que collaborateur·rice, le·la masseur-kinésithérapeute possède une plus grande liberté et autonomie dans la gestion de son emploi du temps et des méthodes de travail. Il ou elle exerce en son nom propre et n’entretient aucun lien de subordination avec le ou la titulaire du cabinet.

Le·la kiné bénéficie à ses débuts de la base de patient·e·s existante du cabinet. Or, contrairement au statut d’assistanat, les dispositions législatives de la collaboration lui permettent de protéger son activité et de développer sa patientèle. Il ou elle pourra donc au fil du temps constituer sa propre base de patient·e·s, tout en bénéficiant des infrastructures du cabinet.

Le Contrat de Collaboration Libérale (CCL) offre donc un cadre plus avantageux et sûr que le Contrat d’Assistant Libéral (CAL). Ce statut permet également aux collaborateurs·rices de partager les coûts d’exploitation du cabinet, ce qui peut être avantageux financièrement.

  • Inconvénients :

Le ou la kinésithérapeute collaborateur·rice, comme l’assistant·e, reverse une redevance au titulaire. Le montant est défini dans le contrat de collaboration, afin de couvrir les frais générés par son activité au sein du cabinet (en général de 30% à 40%). Le salaire peut donc être désavantagé si la redevance établie dans le contrat est élevée.

Tout comme le statut d’assistant·e, le statut de collaborateur·rice ne confère pas de pouvoir de décision quant à la gestion du cabinet. Il ou elle doit cependant participer aux frais de fonctionnement.

  • Idéal pour

Ce statut est idéal pour les kinésithérapeutes en quête d’autonomie et de liberté, mais qui ne souhaitent toutefois pas prendre les responsabilités et les charges associées à l’ouverture de leur propre cabinet privé.

 

Faire son choix

Chaque statut kiné libéral offre son lot d’avantages et d’inconvénients selon le profil de kinésithérapeute. Les préférences personnelles, la tolérance au risque, ainsi que le désir d’indépendance jouent un grand rôle dans ce choix. Évidemment, le sujet de la rémunération entre également en jeu ! Selon les cabinets, les zones géographiques, les spécialités, etc, le salaire d’un kiné libéral varie. Pour un·e jeune kinésithérapeute diplômé·e, l’important est de considérer toutes les options possibles : tous les kinés n’ont pas les mêmes objectifs de carrière, ni les mêmes styles de vie.

Assistant·e, remplaçant·e ou collaborateur·rice : quoi qu’il en soit, ces trois statuts libéraux offrent des opportunités uniques pour développer des compétences et bâtir une carrière épanouissante en kinésithérapie.

 

Conseils pratiques

  • Échanger : Rencontrer des kinésithérapeutes de divers statuts et discuter des parcours professionnels, afin d’obtenir des perspectives et opinions variées.
  • Essayer : Pour les plus hésitant·e·s, il reste aussi la possibilité de changer de statut régulièrement jusqu’à ce que le statut idéal se dessine naturellement.
  • Rester flexible : Le choix de statut peut évoluer avec le temps et l’expérience, il faut rester prêt à adapter le chemin de carrière à ses aspirations changeantes.

Sources : 

https://www.milo-kine.fr/blog/kines-entrepreneurs/devenir-kine/masseurs-kinesitherapeutes-chiffres-cles/
https://www.adoha.fr/assistant-collaborateur-remplacant-kine-liberal/
https://www.milo-kine.fr/blog/kines-entrepreneurs/devenir-kine/masseurs-kinesitherapeutes-chiffres-cles/

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